Les villes bleues...
"Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !"
Charles Baudelaire -(une charogne )
J'ai navigué à l'estime dans ces villes bleues d'outre-terre, noyées de chaleur accablante et de poussière jaune. L'étranger repu s'amuse de leur beauté misérable, mais il à tant peur pour sa pauvre satiété. Il regarde sans les voir ces hommes bruns aux regards mouillés, fiers dans leur sombre misère mais ne reconnaît pas son reflet: les haillons sont étrangers.
J'ai navigué dans les pestilences et les parfums jusqu'à l'ivresse; et la mort était là! dans la pénombre du porche Moghol ou le mendiant tends son bras noir, elle était ce reflet dans l’œil farouche du buffle d'eau au bord du fleuve...
J'ai erré longtemps sous le soleil, fardeau brûlant sur mes épaules, le long des plages rouges ou des hommes aux mains blessées par le trémail, vendent pour rien de grands coquillages roses pleins du silence fruité de l'océan...
Jusqu'à la nuit tonitruante, j'ai marché dans la cité-vampire, sur les trottoirs brisés qui sont le lit du sage et du miséreux. J'ai regardé dormir d'un sommeil lourd les enfants des rues et sourire doucement le saddhu aux paupières closes.
L'ombre coulait par les ruelles, noyant les bruits vivants, le tintement des clochettes sous la pierre des temples.
J'ai regardé se refermer au bord du monde un antique soir de cuivre rouge....
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !"
Charles Baudelaire -(une charogne )
J'ai navigué à l'estime dans ces villes bleues d'outre-terre, noyées de chaleur accablante et de poussière jaune. L'étranger repu s'amuse de leur beauté misérable, mais il à tant peur pour sa pauvre satiété. Il regarde sans les voir ces hommes bruns aux regards mouillés, fiers dans leur sombre misère mais ne reconnaît pas son reflet: les haillons sont étrangers.
J'ai navigué dans les pestilences et les parfums jusqu'à l'ivresse; et la mort était là! dans la pénombre du porche Moghol ou le mendiant tends son bras noir, elle était ce reflet dans l’œil farouche du buffle d'eau au bord du fleuve...
J'ai erré longtemps sous le soleil, fardeau brûlant sur mes épaules, le long des plages rouges ou des hommes aux mains blessées par le trémail, vendent pour rien de grands coquillages roses pleins du silence fruité de l'océan...
Jusqu'à la nuit tonitruante, j'ai marché dans la cité-vampire, sur les trottoirs brisés qui sont le lit du sage et du miséreux. J'ai regardé dormir d'un sommeil lourd les enfants des rues et sourire doucement le saddhu aux paupières closes.
L'ombre coulait par les ruelles, noyant les bruits vivants, le tintement des clochettes sous la pierre des temples.
J'ai regardé se refermer au bord du monde un antique soir de cuivre rouge....
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Allez, sois pas timide!