Re- Le cimetière marin


Je suis revenu souvent au cimetière marin, pour des instants de paix et de beauté pour arrêter ma course juste un instant, me donner l"impression que le temps à cessé de s'écouler. La beauté et le silence sont un puits de sérénité ou je me penche, les yeux fermés. Le temps me traverse sans me blesser. Je ne triche pas, c'est seulement un présent délicat et précieux, un joyau sans prix. La nature peut paraître cruelle mais ce n'est pas volontaire. Sa palette est juste infinie, de l'extase à la souffrance, de la fragile beauté à l'avilissement trompeur de la putréfaction. La nature est un pont mystique entre la laideur et l'harmonie, entre la monstruosité et la grâce. De goûter à ses milles bouches des baisers de mort et de lumière, nous rends plus humains. Cette connaissance donne un sens à notre humanité. Il est tellement bon d'être autre chose qu'un insecte dans ce grouillement de parasites que sont les hommes sur la face du monde....
Des gamins rieurs, sortis de l'école proche, viennent voir mes dessins. Ils les commentent et s'assoient autour de moi pour regarder mon crayon courir sur le papier blanc. Au bout d'un long moment, leur curiosité satisfaite, ils me saluent et s'en vont, le silence retombe sur le cimetière marin.
Au bout de la plage, un jeune pêcheur de retour de la mer, à suspendu son filet fin comme un voile, à la branche d'un arbre. Le fretin aux vives couleurs semble suspendu dans les airs, une magie encore, pour qui à le cœur de la voir. Je me repais de cet endroit jusqu'à satiété, des couleurs, des odeurs, du parfum de la menthe sauvage qui recouvre les vieilles tombes. Et puis je n'ai plus qu'à rompre le sortilège, m'en aller avec une lenteur qui elle aussi est une jouissance, une paix ravie.

 



 

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