Le cimetière marin

Je ne savais pas trop ou aller, Manille est une ville oppressante, gangrenée par la misère. Les jeepneys colorés sont folklos mais ils ne masquent pas une réalité évidente: beaucoup de gens vivent ici dans des conditions très difficiles. Je n'aime pas trop Manille et je préfère partir pour Cébu d'ou je pourrai rebondir(!)
En vérité en arrivant aux Philippines, je n'avais aucune idée de l'endroit ou aller, et puis je me suis réveillé un matin en me disant: "tiens, si j'allais aux Camotes..", ces trois petites îles entre Cébu et Leyte me paraissaient intéréssantes et peu fréquentées. Alors j'ai pris un bus vers Danao, le port d'embarquement vers Pacijan, je me suis un peu perdu, un moto-taxi sympa m'a remis sur mon chemin, et j'ai pris le ferry-boat  pour Consuelo. J'étais le seul étranger à débarquer ce jour-là j'ai trouvé ça plutôt encourageant et ai décidé de rester deux bonnes semaines..
Ma chambre à Santiago Bay, 700 Pesos au bord de la plage, un ventilo plutôt que la climat, est simple et agréable. le jour suivant, Danny le moto-taxi rencontré au port, a voulu m'emmener au lac Danao, j'ai accepté,  le ciel était gris, mais l'eau si transparente. ensuite il m'a transporté au bout de Santiago Bay, la ou il y à deux petites plages qui encadrent un vieux cimetière. Un endroit tellement paisible, un cimetière marin, plus marin que celui de Brassens, j'ai eu envie d'y revenir seul. Les osselets des defunts, se prélassent auprès du sable blanc, de l'eau transparente. A un peu plus d'un kilomètre à pieds de mon logement, c'est vraiment un bel endroit, je reste là, assis à l'ombre du feuillage généreux qui cache aussi les tombes. Je médite, je dessine, peu de monde passe par ici, parfois un pêcheur, un touriste égaré qui me regarde comme un objet incongru. Je jouis de la même paix que ceux qui sont allongés derrière moi, je profite du même soleil bien-aimé revenu me chauffer le cœur et le corps. Mon esprit est vide de souci, rien ne m'importe à ces instants, c'est juste un moment de bonheur, des oiseaux chantent dans les arbres, ma vie à fait une pause...