Kho Tarutao (2)
Les hôtes les plus nombreux sont évidemment les insectes, parmi les plus significatifs, je citerais Nephila pilipes, grande araignée jaune et noire au corps allongé d'environ 5cm et aux grandes pattes qui lui donnent une envergure de 15 à 20 cm. En fait il s'agit de la femelle, le mâle, lui, est un petit insecte insignifiant de 3cm (avec les pattes!). J'ai eu l'occasion en forêt, de rencontrer sa toile: elle semble gigantesque, selon Wikipédia, elle peut mesurer 2m mais je pense, d'après mon expérience personnelle, qu'elle peut mesurer jusqu'à 3m!, sur autant de haut, c'est impressionnant, surtout en travers de votre chemin.
La belle dame |
J'ignore si cette araignée est dangereuse mais il y à quantité de manière d'être piqué par un insecte. Les moustiques, bien sûr, vecteurs du paludisme et plus récemment de la dengue, même dans les métropoles comme Bangkok.
Aux alentours de la jungle, c'est à dire quasiment partout, il y à les tiques. Certains sont à peine visibles à l’œil nu ayant l'apparence d'un petit point noir, l'apparition d'un bouton et une irritation, généralement dans les plis du corps, sous les bras par exemple, signale leur présence. Mais sur les plages de Tarutao, ce sont des insectes quasiment invisibles, les "Sand flies", qui sont les plus craindre. Les sand flies ne sont porteuses d'aucun virus mais leurs piqures sont extrêmement désagréables et la démangeaison insupportable survient plusieurs heures plus tard, ce qui pousse les ingénus à penser qu'il s'agit de piqûres de moustiques.
Bien sur, les visiteurs, plus souvent préoccupés de se vanter de leur séjour sous les tropiques, oublient souvent de conter les inconvénients du "paradis".
La plage d'Ao Son |
Je ne suis pas branché bronzage et glande vautré sur une serviette, mais j'aime marcher, surtout le long d'Ao Sone que l'on appelle aussi Lo Po Beach: 3km de sable ou des crabes blancs dessinent sans cesse des images cabalistiques, le ciel bleu à peine froissé par le vol des aigles-pêcheurs et bien sûr les piqures de sand flies si vous vous arrêtez. Mais plus que la mer, c'est la jungle qui la longe qui me fascine, cette masse de verdure pleine de bruits, habitée par des animaux quasi-invisibles à quelque chose de primitif qui m'appelle. D'ailleurs le nom Tarutao, d'origine Malaise je crois, veut dire quelque chose comme: "ancien, mystérieux et primitif".
L'histoire de l'île est connue: Autrefois refuge des Chao Lay, des "gitans de la mer" elle à été convertie dans les années 30 en un bagne ou l'on internait des prisonniers politiques et de droit commun, il paraît même qu'elle à hébergé certains membres de la famille royale (Sittiporn Gridagon, fils de Rama VII) jugés dangereux pour le régime. Privés de ravitaillement durant la seconde guerre mondiale, les pensionnaires du bagne ont commencé à mourir et pour survivre se sont livrés à la piraterie. Sous la supervision d'un planteur Américain ruiné par la guerre, bagnards et gardiens, associés, arraisonnaient les embarcations croisant dans leurs eaux, massacrant marins et passagers et s'emparant des cargaisons (Les chiffres officiels donnent environ 130 navires saisis).
Après la guerre, au début des années 50, à la demande des autorités Thaïlandaises, les Anglais ont repris la situation en main, ils ont débarqué sur l'île et les troupes n'ont pas fait de détail, tuant tout ce qui résistait et envoyant le reste dans des locaux plus sûrs.
Ainsi, protégée par une bien mauvaise réputation, Tarutao est restée quelque temps inhabitée. Plus tard, des gens venus du continent -distant de moins de 30km- sont venus s'y installer, ont bâti des maisons en bois, planté des cocotiers et élevé des vaches. Tout aurait pu s'arrêter là si le gouvernement local ne s'étaient avisé de la richesse en faune et flore de ce bout de rocher préservé.
En 1974 L'île est déclarée parc national, ce qui n'est pas allé sans heurts avec les squatters installés là depuis plusieurs années, encore une fois les armes ont parlé, avec à la clé un ou plusieurs morts. Mais finalement tout le monde est parti, abandonnant les vaches et les cocotiers. Les cocotiers sont encore là et les descendantes des vaches domestiques devenues sauvages hantent à présent la jungle autour d'Ao Molae, ne s'aventurant en zone découverte que tard dans la nuit. Aux dernières nouvelles, il semble que des responsables du parc veuillent capturer ces animaux domestiques dévoyés pour les ramener sur le continent. Je ne vois pas pourquoi, étant donné que la plupart des visiteurs ignorent leur présence! Je gage que ce ne sera pas une chasse facile et l'énorme taureau que j'ai entrevu par une nuit de pleine lune risque de leur donner du fil à retordre.
L'histoire de Tarutao continue mais seulement au prochain billet...
Bois flotté et galet de grès, Ao Son |
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Allez, sois pas timide!