Retour à Babylone


Et le temps malgré tout à passé, il ne me restait plus qu"à revenir sur Cébu, puis sur Manille, reprendre l'avion pour Bangkok, puis pour Paris.Les retours rendent moroses, un long retour est fait de plein de départs, c'est encore pire. J'ai dit adieu à la dame de la pension, au bébé souriant du petit restau sur la plage, j'ai dit adieu à la "Petite Misère". Danny à tenu à me porter gratos jusqu'au port de Consuelo, nous avons attendu l'heure du départ du ferry en discutant et en buvant un café. Le temps était déjà gris et il s'est mis à pleuvoir, le bruit de l'eau nous isolait dans une bulle. Danny m'a fait promettre de lui envoyer un message pour lui dire si tout allait bien
Ce foutu bateau m'a un peu secoué j'ai débarqué nauséeux et fatigué, j'ai dégotté un bus pour Cébu city et finalement je suis revenu à "Elicon house", j'ai retrouvé avec plaisir ses chambres proprettes et les jolies fresques sur les murs, pour la bière pas de problèmes, il y à plein d'endroits dans la ville.
J'ai traîné dans les rues, musardé sans but aucun, juste gobant les instant comme des œufs à la coque, jusqu'à la nuit tombée. Dans les lumières et le bruit, j'ai voyagé dans mon voyage, aux aguets, les sens ouverts, des fenêtres sur le monde qui me laissent tout percevoir, le regard des chiens errants, les bus bondés, les gens, les humains, je peux même comprendre le poids et la légèreté de leur fardeau. Je voudrais toujours avoir cette acuité, ce regard perçant mais il me semble que ce n'est pas un super pouvoir, juste une faculté activée par l’éloignement de mes repères, la chaleur, la fatigue...
Les jeepneys ici, sont plutôt des vans customisés qui n'ont rien à voir avec l'apparence de jeeps rallongées des transports low price circulant dans Manille, ils sont décorés et modifiés suivant les goûts du propriétaire, agrémentés de jantes sports et de phares multiples, de décors à l'aérographe, ils transportent en plus des passagers, l'espoir d'une vie meilleure.

A peine le temps de me réacclimater à Cébu, faut déjà revenir sur Manille, je n'aime pas beaucoup cette ville, la pauvreté y côtoie de manière ostensible la débauche du luxe, des gens dorment sur le trottoir pour un chez soi si petit qu'il n'existe pas à côté des "malls", des centres commerciaux trop grands qui prennent tellement d'espace que c'en est indécent, des lumières des as
Manille...
Centre commercial Robinson's
censeurs, des objets de consommation jusqu'à la nausée.      On peut comprendre, pour peu qu'on le veuille, que l'on décille son regard, l'âpreté de cette lutte quotidienne pour la survie. Dans le même temps, je sens dans ma poitrine une compassion qui gonfle comme pour une inspiration profonde  j'embrasse en pensée cette humanité désespérément incrustée dans une ville sans pitié, à la recherche d'un mirage.
Manille est le réceptacle de toutes les misères et de toutes les richesses de l'archipel, plus que Bangkok c'est Babylone la corruptrice, la dévoreuse et je suis content de la quitter rapidement pour mettre le cap sur la capitale Thaïlandaise. Je vais récupérer mon gros sac, faire un peu de shopping me perdre encore dans une autre ville, un autre monde...
 











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