Simples conseils de randonnée en forêt pluviale




La machette que j'utilise est un peu courte, environ 37cm, ce qui fait que le dos de ma main est un peu trop exposé aux blessures dues aux épines, mais je l'aime bien, elle est pratique et même si je prends soin de toujours placer le tranchant vers l'extérieur, j'aurais pu me blesser si la lame avait été plus longue, aux jambes notamment.Quand je ne l'utilise pas, j'évite de la garder à la main, à la longue, on à tendance à oublier la lame tranchante, l'étui est fait pour ça. La peur de la plupart des gens quand on leur parle de randonnée en forêt tropicale: les serpents... En fait, on les rencontre assez peu, progresser dans la végétation est un exercice bruyant et nos amis les reptiles sont très sensibles aux vibrations. Néanmoins, il n'est pas inutile de progresser en regardant ou l'on mets les pieds, cela évite de se casser la figure, les nombreuses racines, les fines lianes, bien plus solides qu'on ne le pense, peuvent vous entraîner dans une chute et on ne sait jamais sur quoi on tombe! En dehors de la période de reproduction, la plupart des serpents, même le cobra royal, manifestent peu d'agressivité, par contre, à cette époque, Juillet-Août-Septembre, il vaut mieux éviter toute confrontation, le cobra est un serpent qui couve ses œufs durant 2 mois et défends âprement son territoire et sa progéniture, inutile de préciser que se faire mordre alors que l'on se trouve à au moins une journée du plus proche hôpital, ne peut avoir qu'une issue fatale. Je l'avoue, cet animal me fout la trouille, mais j'aime la forêt, c'est comme une force qui me pousse en avant, sous la pénombre étouffante, attentif aux bruits, posant mes pieds avec précautions, et si je veux profiter du spectacle de la nature, je m'arrête simplement, on ne peut pas marcher en sécurité en marchant le nez en l'air.
Si il est recommandé de se méfier de quelque bestioles, je le redis, ce n'est pas l'Amazonie. Il faut aussi se méfier des plantes, par exemple, le palmier-rotin, du moins celui que l'on trouve dans le sud de la Thaïlande, laisse pendre au bout de ses grandes feuilles, de longues tiges barbelées de petits crochets d'une solidité à tout épreuve, inutile de tirer pour se dégager, il ne cèdera pas. En cas de progression dans une pente, il faut faire très attention aux plantes que l'on empoigne pour s'aider, c'est toujours douloureux de refermer sa main sur des épines, et il y en à de toutes tailles, des très fines et cassantes, des grosses solides et tout aussi pointues. Il n'y en à pas tant que ça, il faut juste être vigilant, ce n'est pas forcément dangereux mais toujours désagréable, la vigilance étant le maître mot même dans la vie de tous les jours, comme par exemple en voiture, ce dangereux objet qui peut nous tuer alors qu'il nous apporte une trompeuse sensation de sécurité.
Dès que l'on à compris les divers dangers, il est plus facile de faire de belles balades et de profiter de la nature. Il est vrai que l'on peut aussi se perdre, c'est ennuyeux et peut devenir extrêmement stressant, on s'affole et notre cerveau ne fonctionne plus normalement, la panique est très mauvaise conseillère, les choix faits à ce moment, ne sont généralement pas les bons. C'est pourquoi, il est judicieux d'avoir une boussole même sans carte précise, savoir la direction d’où l'on vient, permet de ne pas paniquer. J'ai adjoint à ma boussole un petit gps, un Backtrack de chez Bushnell, qui me permet de connaître ma latitude et longitude et d'enregistrer mon parcours. Avec cet outil de base, qui nous donne la direction du point de départ, il y à un piège, la ligne droite, qui n'est pas le meilleur chemin dans la jungle. Le chemin emprunté en l'absence de toute piste est le plus souvent en zigzag, la ligne droite nous oblige à suivre une route que nous avons évitée à l'aller, cela peut devenir pénible ou dangereux, donc j'enregistre mon parcours en plusieurs fois. Cet appareil permet d'enregistrer 5 parcours et pour peu qu'on ait laissé des traces, le retour est un peu plus facile. Suivre un cours d'eau est une bonne option pour éviter de se perdre, mais il peut parfois se dédoubler et induire en erreur, d’où l'obligation déjà citée de rester vigilant. Placer quelque repères, de préférence dans un endroit facilement visible au retour, graver dans sa mémoire, voire prendre en photo (numérique), un arbre à la forme étrange, ou quelque autre particularité remarquable et ne pas oublier que ce que l'on voit dans un sens de marche peut paraître différent au retour, sont des choses à garder en mémoire. Pour laisser ce que j'appelle des traces, il est hors de question d'entailler les arbres ou de déposer des bouts de plastique colorés, le respect de l'environnement exige un peu d'imagination, faire un long voyage pour venir saloper une nature pratiquement intouchée depuis des siècles, c'est une chose stupide et j'ai la stupidité en horreur, qu'elle vienne de moi ou des autres...
(à suivre)

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