Faire des courses

Aujourd'hui, nous avons besoin d'aller à Pakbara, essentiellement pour acheter de la nourriture, par le biais de nos amis, c'est à bord du petit bateau en bois, chargé d'acheminer le ravitaillement, que nous voyagerons, Stefano, Alberto et moi. La balade est bien plus lente qu'avec les gros bateaux en plastique chargés de transporter les passagers et comme le soleil s'est installé à présent, on va cuire sur le pont pendant presque trois heures, d'autant plus que le moteur semble avoir des problèmes. Mais ce n'est qu'une péripétie de plus, finalement, arrivés en ville on prends un songthew pour une grande surface commerciale. Stefano achète suffisamment de bouffe pour monter un restau, Alberto cherche de la nourriture végétarienne et se plaint tout le temps, on fait un tour au marché local pour des fruits, j'achète plutôt des trucs séchés, plus faciles à stocker, plus compacts et riches en protéines et énergie, j'aurais bien acheté un pantalon de rechange pour remplacer l'autre, qui est vraiment usé, quelle idée d'emmener ce vieux truc? en fait, je n'ai pas été rationnel, je l'ai emmené parce-que je l'aimais bien, c'est idiot. Finalement, faute de temps, je n'ai rien trouvé qui me convienne: solide et plein de poches.. J'ai acheté du savon et de la lessive en poudre, mais j'ai eu quelques problèmes à trouver une huile à me passer sur le corps pour me protéger des "sandflies" ces foutues mouches piqueuses auxquelles on ne prête aucune attention mais dont la piqûre se fait sentir seulement plusieurs heures après le contact, avec enflure et démangeaisons. Cela déroute les gens, qui en général, s'imaginent avoir été piqués par des moustiques particulièrement hargneux, parce-que sur le moment, ils n'ont rien senti, bienvenue au paradis! Au retour, le bateau est chargé jusqu'à la gueule, des cartons, de l'eau minérale, des fruits, des boites en polystyrène qui sentent le poisson et même un fût de deux cent litres de gasoil et deux grosses bombonnes de gaz, plus des passagers supplémentaires, familles des employés du parc venus pour le nouvel an et des cadeaux emballés, dont un magnifique ventilo rouge et un vélo rose plein de paillettes, la ligne de flottaison est bien plus basse qu'à l'aller. Je passe le voyage de retour, assis sur une des grosses bouteilles de gaz, rendue brûlante par le soleil en espérant qu'elle n'explose pas, je ne dirais pas que ça m'inquiète vraiment, mais j'y pense. Ensuite, comme nous sommes des gens civilisés et que le voyage était gratuit, nous avons donné un coup de main au déchargement, c'était gai et bordélique, en plus cela me faisait plaisir. Par la suite, j'ai aidé aussi à décharger au restau de Molae, la bière, l'eau, les fruits et légumes, les calmars et les crevettes. Stefano était extrêmement déçu de n'avoir pas trouvé de cartouches de gaz pour son réchaud, mais je me demande bien qui pourrait en avoir l'utilité à Pakbara? les gens ici, ne font pas de camping, ce qui expliquerait à mon sens, qu'il n'en ait pas trouvé. Le soir, pour le jour de l'an, grande soirée karaoké, bouffe thai à volonté et boissons gratuites, à Ao Pante, à peine quatre kilomètres à pied, dans la nuit, à la lampe, mais nous avions très faim. Les touristes ne sont pas vraiment venus, ils sont une petite dizaine pour environ cent-vingt personnes, c'est vrai que la nourriture, cuisinée pour des locaux est... chaude! pimentée à souhaits, mais même si j'ai parfois l'impression de manger de la lave en fusion, il en faut plus pour me rebuter. La mère d'un ami Thaï, m'avait dit un jour, en me regardant à table avec sa famille: "Jean, tu peux voyager partout, parce-que tu peux tout manger", je m'étais senti très flatté.
Je suis rentré de la fête à pieds, mais j'ai été rattrapé par un véhicule qui ramenait des gens à Ao Molae, je me suis laissé tenter, en fait, sur la route, juste devant mon nez, dans le faisceau de ma frontale, je me suis trouvé nez-à-nez (si je puis dire!) avec une énorme araignée, qui pendait au bout de son fil, pattes écartées, beurk! et puis aussi, la journée ayant été éprouvante, j'avais une grosse fatigue. Demain, je verrai avec Stéfano pour planifier notre balade, cette idée de partager un peu la forêt avec quelqu'un qui est capable de me comprendre ou du moins d'apprécier la balade à ma manière, n'est pas pour me déplaire, cela changera de mes promenades solitaires et de plus, je sais qu'il ne se dégonflera pas...

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