Je fais des plans..



Oui, vraiment, l'hiver ici est un enfer de seconde zone, d'un froid malsain trop humide, un bocal triste et gris ou la couleur n'existe pas. J'attends le printemps comme on espère la visite d'un ami d'enfance, porteur des souvenirs d'une époque meilleure, fraternelle et dénuée des soucis qui  nous accablent. Mais il est là ce vieil ami porteur de vie et d'espérance, ce compagnon longtemps absent et qui revient du bout du monde. Donne-moi des nouvelles du soleil mon ami, tes cartes postales sont si rares, tes apparitions si fugitives. Il y à d'autres horizons ou dispenser ta chaleur, d'autres terres à éclairer, tu nous à un peu oubliés...
Mais je vois les bourgeons sur la vigne vierge, contre le mur nu et je sais que le feuillage est déjà prêt, j'attendais le signe, celui qui me dirait qu'après les heures sombres viendrait le temps du rêve et du voyage, le temps des âmes vagabondes. Nous sommes ainsi, nous les humains, nous avons besoin d'espoir, sans cela que nous reste-t'il?
Alors qu'il ne reste plus sur la planète un seul cheval sauvage (officiel)  qu'en est-il de notre liberté? Elle se rétrécit au même rythme que croissent les fortunes des riches familles qui tiennent les rênes des médias et des grands groupes agro-alimentaires. Point de combat, ni de polémique, c'est un fait et je suis trop vieux pour un discours politique.
Qu'ont-il fait de mon pays ces hommes au sourire carnassier, tous sortis des grandes écoles, enjôleurs et séducteurs du petit peuple crédule? Ils ont intelligemment joué sur l'étroitesse d'esprit longtemps façonnée par leurs prédécesseurs. Ils ont sciemment compté sur l'inertie d'une population emprisonnée dans ses peurs du lendemain.
Merde! je suis Français! héritier de la révolution et de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Le drapeau m'appartient autant qu'à n'importe quel groupuscule nauséabond. Je n'ai pas voté pour Macron, je l'ai vu arriver, genre Sarkozy, avec ses dents qui rayent le plancher et sa tête de premier de la classe et j'ai du mal à comprendre que certains retraités qui ont voté pour sa tête à claque soient déçus.. Ils sont cons, c'est la seule explication, et je persiste, ce n'est pas un discours politique, juste un constat.
En attendant, que nos concitoyens deviennent lucides, (c'est un espérance, pas vraiment une croyance) je m'attache à caresser des rêves, j'ai envie de voir des choses qui vont emplir mes yeux et ma poitrine, j'ai envie de beautés naturelles, de forêts de rivières, de montagnes, de villes étrangères. J'ai envie de rencontrer des passagers différents sur ce vaisseau qui m'emmène si loin, comment voyager sans rencontrer des amis d'un autre monde. Le printemps arrive, les pisse-froid, les tristes sires, les oiseaux de mauvaise augure peuvent essayer de m'assourdir avec leur météo pessimiste et leurs faces de carême, je suis optimiste! Le monde frileux, humide et triste va mourir d'une embolie.
Je fais des plans, j'ai envie de me tirer, j'veux du bleu et du chaud, j'ai pas le fric et alors? Je ne peux pas passer un hiver de plus ici, personne ne m'attends et je n'attends personne...
Je me rends compte à présent que j'ai eu raison de profiter au maximum du temps que j'avais à ma disposition et je sais que je le peux.

Commentaires

Articles les plus consultés