Voyager dans ma tête...

Pas beaucoup de temps, même quand j'en ai, mon esprit est ailleurs. J'ai acheté mes billets d'avion, commencé à faire l'inventaire des choses qui vont alourdir mon sac à dos. Je peins un peu aussi, des images pour mon livre aux pages éparpillées, celui que je n'écrirai jamais.
C'est pourtant le livre de ma vie et ces images sont celles de mes états d'âme, ce seront sans doute les seules choses qui survivront un peu après moi, quand j'aurais fini mon temps.
Je me suis permis (coupable orgueil), de photographier une sorte de "making of", mais comme je ne peux peindre chaque jour, cela m’a pris un peu de temps. Je n'avais pas repris un pinceau depuis une année et sans doute un peu plus. C'est une étrange chose à expliquer, j'ai toujours au fond de moi l'envie de coucher des rêves sur une toile et dans le même temps je me sens vide et sans imagination... Et puis comme une fièvre, je prends une toile et je dessine, je barbouille, pris par un nouvel espoir de pouvoir transcrire les images qui me viennent. Cette énergie retombe parfois comme un soufflé, puis revient, je prends mon temps alors que je n'en ai pas, je brûle de faire et de dire mais je ne sais plus, et puis je sais encore. Étrange gestation pour de modestes travaux, d'autant plus que je ne peins que pour moi, je ne cherche pas à vendre, pourquoi vendre des choses que j'aime avoir sous les yeux et qui me sont chères? Ces autres horizons, je me les fabrique alors que je suis immobile, ancré dans un quotidien sans fantaisie. Bientôt je vais repartir, mais le voyage est d'abord imaginé, il est distillé dans notre crâne, notre cerveau, l'athanor de toutes les alchimies. Sans une part d'imaginaire le voyage n'est rien qu'un déplacement d'un endroit à un autre.

2: Les ombres

1: le dessin de départ

4: Le résultat, plus ou moins satisfaisant...

3: barbouille et coloriage...

Celui-là je l'ai peint juste avant

Il y aurait sans doute beaucoup à dire quand à la maturité de mes sujets mais je m'en fous: j'aime rester un enfant, le monde des adultes est chiant au possible. Pourquoi les gens se prennent tellement au sérieux alors que le monde manque de fantaisie?