Un peu de soleil


Pas évident de trouver un moment ensoleillé en ce début d'été un peu tristounet. Le soleil me manque et il tarde à se montrer. Une journée complète de chaud et beau soleil, de ciel bleu et pur de tous nuages est devenu une denrée rare. Ce Dimanche, je me suis risqué dehors de bonne heure le matin, il fait étonnamment frisquet mais la lumière est belle et le touriste rare. Les gens attendent un peu de chaleur pour se ruer avidement sur les plages, ils sont sevrés de lumière depuis trop longtemps et je les comprends. Je ne me plaindrai pas, j'ai passé trois mois d'hiver au soleil et à la chaleur, pourtant je suis déjà nostalgique. Je prends le chemin vers la dune avec des coups d’œils inquiet vers ces quelques nuages gris qui rôdent à l'affut d'un mauvais coup.
Au pieds de la dune, les ronciers sont déjà fleuris et de petites mûres vertes déjà formées, je trouve ça un peu inquiétant: Normalement c'est à la mi-Août que s’enclenche ce processus annonciateur de l'Automne. Les ronces sont taillées pour la survie, prévoient-elles un été si court?
Sur la dune l'air est doux, encore un peu froid, mais de chauds rayons caressent mon visage, les Oyats ploient sous le vent toujours trop frais. Contrairement à ce que croient les gens, ces herbes nécessaires à la fixation de la dune ne sont pas les seules à pousser sur ce sable battu par les embruns. Il suffit de regarder pour se rendre compte à quel point cette surface inhospitalière est fleurie, du Liseron des sables à l'épineux Panicaut, de nombreuses plantes, fixées au ras du sol, colonisent ce milieu difficile, ou soufflent jour et nuit les vents salins.
Pas si nue, la dune...
Jasione maritime



Immortelle des dunes
Panicaut


Liseron des sables
Linaire


La mer est juste là, ses eaux glacées bleutées, grondent sur la plage, invisible de l'endroit ou je me tiens. Et ce même vent apporte aussi l'ineffaçable souvenir des hommes: les matières plastiques. C'est l'ombre au tableau: Difficile de faire  dix pas sur la dune sans tomber sur des résidus de plastiques venant de la mer, apportés par les tempêtes d'hiver. C'est un constat général que l'on fait en voyageant: difficile de nos jours de trouver un littoral sur la planète qui soit vierge de ces foutus plastiques. Ils nous submergent et nous envahissent, choquent nos regards qui finissent par faire semblant de ne plus les voir...Ils sont le symbole de notre civilisation du gaspillage, du jetable et du laid...
Je m’assois sur le sable face à la forêt, les yeux fermés, ce qui est une autre façon de voir, et je jouis du moment, de la chaleur enfin.

Les impérissables...


...souvenirs des hommes

Et des fleurs délicates dont j'ignore le nom

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