Tarutao

Bonjour, je ne suis pas fier en ce moment......: une soirée un peu trop arrosée et j'ai égaré mon appareil photo. Je sais, c'est pas malin...Mais, bon, sérieux pour moi, rime avec: chiant. Le résultat, c'est qu'en période de vaches maigres, je dois investir dans un nouvel appareil: je ne peux pas concevoir un voyage sans photos, ce ne sont pas que des images, mais l'idée que je me fais de l'endroit ou je suis. Il me faut graver ce que mes yeux voient, essayer de les rendre la vérité du moment, mes sensations, mon état d'esprit. En vérité, que du sentimental, de l'irrationnel, en contradiction avec les paramètres requis pour tracer sa route dans la "vraie vie". Oh, c'est pas vrai, faut toujours que je digresse...Donc un nouvel appareil photo numérique, oh rien d'extraordinaire, j'avais un Nikon D60, je vais acheter dans la même marque le D3100, c'est à dire, un modèle reflex d'entrée de gamme plus récent. Cela ne paraît  sans doute pas très ambitieux mais cet appareil m'a permis de réaliser la plupart des photos sur le blog, je le trouve très satisfaisant et qui plus est, d'un prix relativement abordable pour un voyageur fauché et un peu exigeant: Environ 560 euros, objectif, sacoche, carte mémoire 16Go et batterie supplémentaire comprise, trouver moins cher me semblait difficile...
Pour me repérer sur le terrain, impossible de trouver des cartes suffisamment précises . Je suis obligé de les fabriquer moi-même à l'aide des outils Google earth et Google maps, je ne suis pas sûr que la précision obtenue sera optimale, mais trop de certitude tue l'aventure. Pour savoir ou je suis, je n'ai que la latitude-longitude par rapport à mes cartes et bien sûr, les indications de la boussole. Les GPS de randonnée sont vraiment hors de prix et j'ai vraiment hésité à faire cet achat. Finalement, je crois que je vais me contenter de ma boussole et d'un GPS Tomtom pour voiture, ou j'ai installé les logiciels trouvés sur ces pages: http://www.webazar.org/tomtom/offroad.php?lang=fr, ainsi j'ai un écran sans carte qui me donne la direction dans laquelle je marche et ma latitude-longitude. Le seul problème étant l'autonomie réduite pour la batterie de ce genre d'appareils plutôt dédiés à: "l'aide à la conduite". Une petite batterie solaire devrait pouvoir m'aider à résoudre cet inconvénient mais sans certitude aucune. Tous ces impondérables me font frissonner d'impatience et d'angoisse, deux ingrédients qui me permettent de me sentir vivant et lucide, le sang circulant dans mes veines comme la sève dans une plante, des ruisseaux sur la terre humide... Je me doute bien que je dois vous paraître un peu barjot de vouloir explorer des km2 de forêt pluviale tout seul et à l'aide d'un équipement de fortune. Mais ce n'est pas l'Amazonie, c'est juste une grande île, qui doit faire 155km2 en tout, donc soit je tombe sur la mer, soit sur la route centrale, l'obstacle principal étant le relief accidenté et rocheux qu'il m'est impossible de repérer à l'avance même avec Google Earth, étant donné la couverture forestière importante. Je suis en train de me rendre compte que je n'ai jamais réellement situé cet endroit, en fait il s'agit de l'Île de Koh Tarutao dans le parc naturel maritime du même nom.
Cette île est peu fréquentée: il n'y à pas de boutiques, pas d’hôtels ni de boîtes de nuit, même pas de bars et l’électricité est coupée à partir de 22h. La plongée, faut pas y penser, il n'y à pas de récifs de corail et l'eau, quoique tiède, n'est pas excessivement transparente. Il y à quelque très longues plages, certaines hantées par les douloureuses "sandflies" à la limite des marées s'accumulent les vieilles tongs, les casques de moto et les caisses en plastique, car nous ne sommes pas très loin des côtes du sud de la Thaïlande, dans la mer des Andamans. La vraie richesse de cette île, c'est la forêt pluviale, où, en dehors des Rangers du parc, personne ne s'aventure. Je pense que la présence de nombreux serpents, notamment le cobra royal, est pour quelque chose dans la désaffection des touristes pour les treks en forêt. En réalité, la plupart des serpents, venimeux ou non, sont craintifs. Et comme il est pratiquement impossible de traverser la végétation tropicale sans bruits de feuillages, de craquements divers ou de coupe-coupe taillant le sous-bois végétal, les risques d'en rencontrer sont réduits au minimum. Par contre, il est possible de tomber sur un gros varan (environ 2m à 2m50) se chauffant au soleil, dans une trouée de feuillage, en principe ils ne sont pas agressifs, rien à voir avec les Komodo, mais ça surprends tout de même. Il y à les macaques, pas très sympa et jaloux de leur territoire, rarement agressifs mais ce n'est tout de même pas exceptionnel. Dans le genre bruyant il y à aussi les cochons sauvages, qui sont en fait des genres de sangliers, ils ne sont pas agressifs non plus mais les mâles possèdent des défenses acérées, donc prudence! La chance de cet endroit, c'est qu'il n'y à pas de site de plongée ni de plages de rêve et, Dieu merci! pas de "full moon parties" seulement du calme, de la paix et une nature luxuriante. Pour les gros budgets il y à quelque bungalows basiques sans air conditionné et pour les autres comme moi, le camping..Je vais être honnête, depuis plus de dix années que je fréquente le Royaume de Siam, je n'ai jamais foutu les pieds à Koh Phangan, Koh Samui, Phuket, Phi-Phi, Koh Lanta ou autre, cet endroit-là me convient, il me nourrit, nourrit mes rêves, c'est une prise ou je me branche sur l'univers...

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