La cité des anges me prends sous son aile



Krungtep, pour les Thaïs, la "cité des anges" n'a pas vu d'anges depuis longtemps mais j'y respire mieux, je vais me perdre durant trois jours autour des klongs hantés par les varans et les poissons-chats. Je vais me diluer dans les odeurs et le bruit de Chinatown, revoir le "temple de la montagne d'or" et les rives de la rivière Chao Praya. J'irais faire quelque courses à Khao san road et Chinatown pour les cadeaux et souvenirs divers et à Pantip plaza pour l'informatique et la téléphonie.
 
Me revient en mémoire le début de mon voyage, j'aurais du commencer par là mais la logique c'est ennuyeux et puis on s'en fout. Ma fille à accouché d'un joli têtard de crapaud, j'avais envoyé la nouvelle à Danny depuis Cébu, le monde tourne et nous emporte avec lui tandis que nous cavalons de toutes les manières possibles pour lui échapper...

Les Thaïlandais pleurent un roi charismatique et sous le joug d'une junte militaire, leur avenir est incertain. Le nouveau gouvernement éradiquera t-il la corruption comme il le clame? c'est un air connu chanté également aux Philippines mais le chantier est d'envergure.
C'est une chose que j'ai du mal à comprendre: selon la constitution, les politiciens sont nos employés, payés avec notre argent mais ils agissent comme nos maîtres, disposant de l'argent public avec une libéralité qui contraste terriblement avec la rigueur de gestion de leur propre patrimoine.

Je vais revenir chez moi et les choses sembleront inchangées et tout aussi ennuyeuses, donnez-moi de l'oxygène, j'ai du mal à respirer, mes rêves sont trop lourds et le réel est pollué...
Je marche jusqu'à l'épuisement par les rues brûlantes, je m'arrête à une échoppe pour une soupe de nouilles savoureuse qui me fait ruisseler de transpiration et je reprends ma route. Cette ville est étouffante mais je sais que sa moiteur et son bruit vont me manquer là-bas dans mon semi-désert glacé, au milieu de l'ordre méthodique des pins alignés. Vont rester dans ma mémoire les restaurants de rue, les chaises en plastique sur le trottoir, les odeurs appétissantes.
Comme des oasis je me souviendrai du souffle frais de la climat' dans les "seven eleven", des sourires et des taudis, des quartiers chics, des propriétés aux grilles pompeuses et dorées, des clochards volontaires, crasseux et somnolents, des filles de bar pomponnées comme des Barbies aux yeux bridés.
 


Bangkok, je t'aime et je te hais, je rêve encore en buvant ma bière "Chang" glacée au "Gecko bar" sur Rambuttri road. J'aime et je hais Kao san road, ghetto à touristes ou se côtoient les voyageurs au long cours, les touristes de base, parasites en pays conquis, les simili-routards, les solitaires comme moi qui engrangent les sensations, les groupes bruyants et inattentifs, les déguisés pour l'occasion qui reprendrons une tenue bien sage pour rentrer chez eux... Tous attirés par des rêves ou par l'idée qu'ils s'en font partent un jour pour quelque part vers d'autres lendemains pour se sentir différent, ne serait-ce que pour deux semaines. C'est cela qui nous rends pareils...

Il y à trois mois -le temps à passé si vite- j'ai débarqué d'un avion d'Air China et le monde m'appartenait, tout commençait, une nouvelle aventure qui pour l'instant n'avait pas de fin, L'optimisme est la richesse des pauvres.
Bloqué sur ma lancée, j'ai du m'attarder en ville, la météo dans le Sud n'était pas bonne, pas bonne du tout. Il flottait des cordes, inondations, voies de communications coupées. Je comptais prendre le train pour Hat Yai mais la fin du voyage se faisait en bus pour cause de voies inondées, il ne me restait qu'à poireauter au sec que le temps se fasse plus clément. Le soir venu je rentrais à mon hôtel et je me fabriquais une bulle d'oubli ou je m'endormais, la cité des anges enroulait ses ailes autour de moi...










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