Pilipinas


L'actuel président des Philippines, "Rody" Rodrigo Duterte, était maire de Davao, importante ville dans le sud de Mindanao. Lors de mon passage dans le coin, avec mon ami Frank, un Afrikaner (blanc d'Afrique du sud) installé dans un bled paumé du nom de Tagbina, nous avons rencontré Dick Togonon, avocat lui aussi, (il semble qu'ils se soient connus durant leurs études de droit). Bon, j'ai été un peu vite, je rembobine... Ok, donc, depuis longtemps, je guettais les îles Philippines du coin de l’œil sans m'être fait une idée précise de l'endroit ou j'aurais aimé aller. Cet hiver, après mes périples de jungle sur Tarutao, je me suis dit qu'il était temps de faire un saut vers ces îles, blotties contre les eaux versatiles de l'ocean Pacifique. Arrivé à Manille - je passe les péripéties du taxi trop cher qui ne connaît pas la ville, c'est un classique du voyageur! - Je me suis dit que ça serait bien de prendre le bateau pour Cébu. Avec deux jours de retard pour des raisons floues, je me suis finalement retrouvé au terminal de "2go superferry" à minuit alors qu'à l'origine, c'était à 18h. Là, sur mon siège en plastique, grignotant des cacahuètes, je me suis fait aborder par un type assez carré et taillé comme une armoire à glace, vêtu d'un pantalon de treillis, d'un débardeur assorti et d'un béret de para orné d'une tête de mort. C'était Frank.. vous comprendrez que sur le moment et même après, je suis resté assez méfiant même si mon propre look, treillis camouflage, tatouages et crâne rasé, n'aurait pas inspiré confiance à un voyageur un peu lucide... En fait, Frank, c'est un gentil, avec des réserves étant donné que son boulot oscille entre garde du corps, prof d'arts martiaux et d'anglais(!) à Hong Kong. Il m'apprends qu'il est sur le chemin du retour vers le bled de Mindanao ou il monte un petit business avec sa copine Philippina
Durant la traversée vers Cébu, j'aurais le temps d'apprécier sa tenue à l'alcool et il à quand même réussi à dégotter les seuls Français présents sur le bateau pour les convier à nos agapes. Je n'ai pas de honte à le dire, je me suis couché bourré et c'est lui qui m'a réveillé alors que le bateau était à quai depuis une demi-heure.
A Cébu city, rien de spécial à voir, je me demandais ce que j'allais faire, rien ne me tentait, Frank m'avait emmené dans un hôtel qu'il connaissait: rien à dire, bon marché et tout.
Il arrêtait pas de me dire: "viens à Tagbina, c'est sympa, on vient de construire une nouvelle chambre, tu pourras y habiter, etc..
Au gré de nos érrances dans Cébu city, nous sommes tombés sur Mark, un Anglais de sa connaissance et je reconnais que ce type était vraiment sympa, du coup, je me suis souvenu que j'aimais bien les Anglais, ivrognes et obsédés sexuels tout comme les Français.
Ce gars à un humour pas possible et la classe, vraiment, genre vieille famille de rosbif, comme on croit que ça n'existe que dans les films. L'ombre au tableau, c'est que ce mec s'interrompait dans la conversation pour suivre d'un regard halluciné cette fille gironde qui venait d'entrer. Il en oubliait complètement son interlocuteur, j'en ai pris des crises de fou-rire, et Frank riait aussi de bon coeur. Finalement lui aussi, j'ai commencé à le trouver sympa et je me suis dit que comme je n'avais rien de mieux à faire, je pouvais le suivre à Mindanao.
C'est comme ça que je me suis retrouvé à Tagbina, bled improbable ou Frank à construit son rêve: une cahute sur pilotis, toute en bois, rien de fantastique, pas de spa ni de piscine, juste un rêve... En face, il y à le lycée, plein de gamins débordants d'énergie, Léa sa compagne est institutrice à l'école, je suis coincé, j'aime ces gens...

Lea et le restau de Frank

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