Il faut encore s'en aller...

Le temps passe si vite, je n’arrête pas de m'en rendre compte... J'ai donne mes dessins a Leah et je suis ravi qu'ils lui plaisent, elle va m'accompagner a Butuan, il se trouve qu'elle a des trucs a faire la-bas.
Tricycle, bus,van, jeepney, tous les moyens de transport y passent et je me retrouve a l’aéroport: une entrée, un comptoir d'enregistrement, une porte d'embarquement, c'est bien moins complique que d'habitude. Leah m'a dit au-revoir en disant: "merci pour tout" , Pour tout quoi? c'est plutôt moi qui devrait les remercier de m'avoir accorde leur amitié.
Retour a Manille, j'essaie mais je n'arrive pas vraiment a aimer cette ville, en premier les escrocs soi-disant taxi, qui guettent le naïf en exhibant une fausse carte professionnelle, un talkie-walkie qui ne fonctionne jamais et un stylo (ca fait plus vrai) en vous proposant une course a des prix exorbitants.
Il faut dire que le service de taxi de l'aeroport Cory Aquino est un peu pléthorique: deux heures d'attente pour un vrai taxi legal avec le "meter" qui va bien, donc ils se sont insérés dans une niche qui vise les impatients. Je préfère dormir sur le trottoir que filer mon blé a ces fumiers..
Manille, ressemble a Bangkok, on propose a l'adulte d'un age certain, du Viagra, des filles et de la ganja. Ils m'emmerdent avec leur Viagra "j'ai l'air d'avoir besoin de Viagra?' je lui demande, "oui.." il me réponds, reste calme, je me dis "bouffe-le toi même, ton Viagra, t'as l'air drôlement fatigue!" et je suis reste poli.
Presque sans m'en apercevoir je me retrouve a Bangkok, le premier qui m'emmerde avec son Viagra, je l'envoie bouler: parce-qu'ils ont une bite (désolé, mot vulgaire..) a la place du cerveau, ils se figurent que l'univers leur ressemble.
Je m’assois au Gecko bar, sur Rambuttri road, c'est a peine un bar, vu que c'est sur le trottoir mais c'est justement l'endroit pour épier et décortiquer de manière ethnologique, bien plus de specimens d’humanité que l'on ne peut en voir en restant dans son village.
Il y a le tatoue de partout avec des anneaux dans le nez, qui se balade avec sa planche a roulette, les copines bourge-chic qui cherchent a faire "peuple" pour s'encanailler et vivre l'aventure, les gaillards bodybuildes comme des boeufs charolais en debardeur et short mais avec des mollets un peu maigrichons. Vous verrez des "routards" des vrai de vrai, locks, piercings et sarrouel, genre: "je suis super cool", les amants torrides qui n’arrêtent pas de se tripoter et de se rouler des pelles mais qui vont espacer leurs relations une fois revenus a l'hiver et au réel. Ah j'oubliais, il y a les vioques, un peu mon genre, style: "je suis un putain de voyageur, t'as pas idee.." Enfin, si je devais tous les decrire, il me faudrait des heures mais ca me permet d'oublier que j'ai le bourdon, d'oublier les au-revoirs a Tagbina, tiens, voila que j'y repense, et si je me tapais une bière?