Retour difficile...

Oui, le retour à été difficile.. Déjà pratiquement six semaines que je suis rentré et je commence à peine à m'en remettre. Je me suis replié sur mon nombril comme un Bernard l'hermite, rien à voir avec ces pétulants auteurs de blogs de voyage qui fleurissent sur le net. Je dois être trop négatif, ou peut-être trop vieux, mais le retour dans ce pays triste qui est le mien, me fout un bourdon redoutable, je ne pense qu'à repartir, je veux du chaud, du tropical, je ne suis pas raisonnable. Pendant presque deux mois, je me suis immergé quotidiennement dans la jungle moite, me suis fait bouffer par tous les insectes vampire de la création et j'en redemande.. Non, je ne suis pas raisonnable, la forêt Landaise n'est qu'une pâle copie d'une vraie forêt et même pas une approximation de ce que peut être une forêt tropicale, ce n'est qu'une plantation d'arbres à but commercial, peuplée d'animaux importés pour le trouble plaisir des chasseurs du Dimanche, ceux qui tuent des bestioles pour le plaisir et certainement pas par nécessité. Ou est cette paix que je ressentais au pieds des grands arbres, entre les racines qui m'entouraient comme des bras? Je dois faire des efforts pour la retrouver, le printemps m'y aide, lui et sa sage douceur, sa verdure, sa fougue, qui seulement à ce moment, devient sœur de la véhémence tropicale à bruire, grandir, fleurir et pousser. Ensuite, dans le but de retrouver mon copain Pascal, licencié économique et expatrié, je me suis immergé dans le doux Cambodge. sept ans après ma première visite, j'ai vu que le tourisme de luxe avait encore frappé, des villes entières défigurées par les hôtels haut de gamme. Siem réap, pour l'exemple, que j'avais découverte comme une petite ville de province agréable et populaire est devenue une enclave dédiée aux touristes aisés, les jolis quartiers de maisons sur pilotis au long du canal ont été rasés pour améliorer la vue des clients aux balcons des grands hôtels. La raison en est simple: c'est ici la porte vers les fameux temples d'Angkor, la ville draine deux millions de touristes chaque années et des sommes d'argent conséquentes, c'est incontournable, il n'y à rien à y faire, l'appât du gain gère notre planète et je fais partie d'une des dernières générations à pouvoir encore contempler des endroits "presque" vierges, demain il n'y aura plus que des plages dédiées aux full-moon parties et des villages typiques avec des bars à putes. Cette perspective rends mes instants volés, plus précieux encore, plus magiques, et ma vie qui se raccourcit, le temps qui passe, les rends plus urgents.

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