Simples conseils de randonnée en forêt pluviale (2)




Le plus sympa, c'est de trouver un endroit ou tendre son hamac, une place plane, sèche et sans trop de végétation est idéale, cependant, le premier danger à éviter, c'est de se placer à proximité de gros arbres ou d'arbres dont les troncs penchés et dégradés permettent d'imaginer qu'ils ne vont pas tarder à s'écrouler. Une forêt tropicale vit et se renouvelle sans cesse, les insectes et l'humidité font leur œuvre, parfois les eaux d'un torrent grossi par les eaux de pluie, ronge la terre. sous les racines et le propre poids du tronc, l'entraîne vers le sol. Les branches, au même titre que les troncs trop vieux, peuvent être rongées par les insectes et tomber sans prévenir, la chute d'une branche de 150kgs sur un hamac, en pleine nuit est un risque à considérer. Donc, le plus sur est d'éviter de camper sous de gros arbres, ou près d'arbres un peu trop inclinés et qui menacent de s'écrouler, c'est une mesure de sécurité à adopter autant que possible, c'est un risque réel, je ne suis pas en train de me faire mousser pour jouer les Indiana Jones. Je reconnais avoir tendu mon hamac, cet hiver, sous un tronc très menaçant, au surplus dans une pente, je n'avais pas d'autre choix, je le guettais du coin de l'oeil, je voulais dormir là, près de ma cascade, et puis c'est tout. Mais nul n'est tenu à tant de stupidité...
Envelopper son sac dans un emballage étanche, sans parler de la nourriture, c'est une évidence, j'ai des moyens de prolo, donc le sac poubelle, costaud quand même, pour une fois. Il faut en acheter de solides, l'usage les fragilise. Pour protéger le bagage, fringues et nourriture, il faut tendre une corde entre deux jeunes arbres, assez haut pour y suspendre vos possessions au bout d'une autre corde : un truc pendu au bout d'un fil est moins facilement décelable et accessible pour les insectes, principalement pour les fourmis, ces étonnantes bestioles, invisibles la plupart du temps, mais toujours à l'affut. A ce propos, la jungle est quand même un peu inhospitalière, malgré que je tente un peu de minimiser, il vaut mieux vérifier si on ne s'installe pas à proximité d'un domicile fréquenté, trous, nids,  pouvant abriter des serpents ou des fourmis... C'est la raison pour laquelle il faut choisir l'endroit le plus dégagé possible, ou sinon, dégager l'espace à la machette (on n'abats pas les arbres, petits ou grands!)  Ici ce sont seulement des relations de bon voisinage, genre: "excusez-moi, les gars, je fais que passer!" Je suis un intrus et je sais que je ne peux pas vraiment me faire oublier, alors je reste discret, comme si je logeais chez quelqu'un qui n'a pas choisi de m’héberger. C'est sûr, des animaux vous voient, mais vous ne les voyez pas, comme dit mon copain Kai: "tu ne vois pas le cobra, mais le cobra te voit..." Faire un feu, c'est sympa, ça permet de chauffer de l'eau, se préparer à manger et c'est vraiment agréable le soir, quand l'ombre se referme sur vous, ça évite de se retrouver dans un noir total, malgré que cela tienne un peu trop chaud, on à moins d'angoisse de se retrouver tout seul paumé au milieu de nulle part. Je ne connais pas de multiple façons de faire un feu, à part avec un briquet, il faut seulement trouver du petit bois, ce qui est facile, aussi sec que possible ce qui n'est pas toujours évident, et l'enflammer à partir des plus petits morceaux ou en faisant des copeaux. Faire un foyer avec des cailloux est un jeu pour tout randonneur qui se respecte, en leur absence, on creuse un trou.
J'aime l'eau et suivre le cours des ruisseaux ou torrents, mais il faut savoir que si vous campez à proximité, la nuit peut être fraîche, les courants d'air, suivent le lit creusé par les cours d'eau. Pour éviter de passer une nuit à grelotter, il vaut mieux prévoir de quoi se couvrir et peut-être aussi un vêtement sec pour remplacer celui trempé par la marche, c'est un confort très appréciable! Si le temps est pluvieux, il vaut mieux ne pas oublier de suspendre les chaussures à l'abri ou dans un sac poubelle et ne pas oublier de vérifier l'intérieur avant de les enfiler, je n'ai jamais eu de vraie surprise, mais il suffit d'oublier une fois. Il n'y à pas de piqures dangereuses à craindre normalement, une douloureuse rencontre avec un scorpion m'a rendu prudent, mais il était seulement dans l'herbe et ne demandait rien que la tranquillité.
Si vous dormez bien sur le dos, le hamac est pour vous, sinon, comme pour moi, le sommeil sera chiche, mais sachez qu'une nuit dans la jungle est une expérience que vous n'oublierez pas, c'est une pure magie, dans les zones humides, il y à souvent des champignons fluorescents, c'est une étrange impression de nager dans un rêve. Le clair de lune sur la forêt est aussi quelque chose de fantastique qui changera votre vision du monde à tout jamais, pour peu que vous soyez sensible aux sortilèges de la nature. Et l'hiver prochain, si vous ne prévoyez pas de faire des "full moon parties" et si le contact avec la nature vous tente, si vous n'êtes pas accro à votre petit confort égoïste et à vos habitudes douillettes, si vous voulez vraiment apprécier la nature sans serrer les fesses au moindre bruit, allez au resto d'Ao molae sur l'ile de Tarutao et demandez "mister John", on vous renseignera, si vous êtes comme moi, on pourra toujours discuter et dans la foulée, je pourrais vous présenter mon pote Stéfano, l'Italien fou, mais ne faites ça que si vous êtes des purs, de vrais amoureux de la verdure, sinon, allez voir ailleurs, il y à plein d'endroits avec des bars et des boîtes de nuit, ici ce n'est pas pour vous, au bout de trois jours, vous direz:  "oh mais y'a rien à faire, ici, je m'ennuie!"...

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