Un coin de paradis...





Pour la dix ou douzième fois, j'ai quitté cette île avec le sentiment de perdre quelque chose, pourtant je me demande bien quoi? y à-t-il du masochisme dans ma démarche?. Je venais de passer presque deux mois sous la tente, du moins, la nuit. Et les nuits, ici, sont parfois agitées, le vent, venu de Malaisie, passe par-dessus les grosses collines rocheuses, couvertes d'une forêt parfois très épaisse, et souffle sur la plage, secouant les tentes légères, faisant dégringoler palmes feuilles, noix de coco et branches mortes. Le camping, ici, n'est pas le camping de randonnée, mais pas non plus, la manière de camper habituelle comme au Camping des flots bleus à Palavas-Les flots.
Le climat est différent, les conditions aussi, tout est différent,  je n'essaierai  même pas de dormir sous une tente à double toit avec de minuscules aérations, les nuits risquent d'être torrides, de plus, à cause du vent dont j'ai parlé, il n'est pas si fréquent mais nécessite tout de même un arrimage conséquent pour éviter que votre chambre à coucher ne se couche sur vous. Tout dépends de la période de l'année, mais en ces temps de climat désorganisé en fait, vous pouvez vous prendre une bonne averse tropicale, parfois même plusieurs jours de pluie. Le problème avec cette pluie-là, c'est qu'elle tombe fort, les gouttes sont grosses et claquent sur les feuilles, votre toit de toile à hélas, de grosses chances d'être traversé, le moindre interstice, qui en temps normal, ne livrerait pas passage à l'eau, devient un souci humide et inconfortable. Donc, par-dessus ma tente, je tends une bâche, à vingt, voire trente centimètres du toit, plus si je peux, ça protège aussi du soleil, si il tape directement, et cette inquiétude nocturne est évitée, pas d'inondation, ni de vol à voile. A contrario, les incursions des cochons sauvages et des bovidés sauvages, ne peuvent pas l'être, évitées. Les cochons, qui ressemblent plus à des sangliers, et les vaches qui ressemblent à... des vaches, toujours accompagnées d'un gros taureau, viennent à la nuit tombée, rôder et fouiner autour des endroits ou les humains vivent, et c'est normal: imaginez un super-marché ouvert gratos, toute l'année... On vient en famille, avec les enfants, on vient se faire une goinfrée au dépôt d'ordures du restaurant, après on va zoner autour de ces drôles de cabanes d'hommes, toutes en tissu, histoire de voir si il n'y à rien d'autre à grignoter, difficile d'être silencieux avec les gosses, en plus, on se prends les pattes dans ces ficelles tendues partout, mais en dehors de ça, c'est agréable de sortir le soir, les mômes, adorent! Je l'ai vu, et d'abord entendu, le taureau, il est gros et noir, avec des grandes cornes et une bosse, autrement dit, évitez de le photographier au flash, j'ai pas essayé, me disant avec ce que je juge comme étant de la sagesse: vu que la lumière du flash risque de l'effrayer et que je ne sais pas dans quelle direction il va fuir/ charger, je m'abstiens.. Dans la journée, c'est en général, plus calme, mais les bestioles plus petites,  nos futurs ramplaçants sur cette planète, les innombrables insectes, se rappellent à votre bon souvenir, les plus ennuyeux sont ceux qui piquent, sinon, c'est vrai, on s'en fout un peu. Les mouches de sable, "sandflies" pour les Anglophones, sont les plus vicelardes, petites, d'aspect inoffensif, elles se posent sur vous sans que vous sentiez rien de suspect et, des heures après, à la nuit tombée, vous commencez à vous gratter en accusant les moustiques, qui sont heureusement, bien moins désagréables. Il peut arriver qu'un serpent risque une excursion dans cette zone dégagée, intéressante à prospecter, c'est peu fréquent, je l'ai vu une seule fois en deux mois, bien entendu, les gens présents se sont précipités pour la photo, mais les gardes ont prévenu de ne pas trop s'approcher, ce long ruban bleuté étant venimeux, le mot "venimeux" n'ayant pas tout à fait la même signification que chez nous, le danger de mort étant le seul véritable danger dans ces contrées Bouddhistes teintées d'Islam.
Si il pleut, à moins d'aller en forêt, vous risquez peu de les voir se coller à votre chair, ces minuscules vampires en forme de petits vers, noirs et gluants, qu'on nomme sangsues, elles sont peu ragoûtantes, les morsures continuent à saigner après qu'elles se soient laisser tomber, repues, vous laissant ensanglanté comme si vous aviez subi une agression au couteau et il faut éviter de les arracher brutalement, car à ce moment, elles régurgitent dans la plaie les bactéries contenues dans leur estomac, et peuvent provoquer des infections. Toutefois, cet aimable animal à sa place dans l'écosystème et les scientifiques se sont rendu compte qu'en cas d'altération du milieu, la sangsue se raréfiait, ici, tout va bien, je suis rassuré! Le scorpion, malgré son air peu engageant et sa mauvaise réputation, n'est pas vraiment dangereux, sa piqûre, relativement douloureuse, tout de même, se localise aux pieds, c'est une mauvaise idée de marcher pieds nus au paradis.

(a suivre..)

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