Mon pote le Rital

Le surlendemain, j'ai préparé mon sac, nourriture, poncho, hamac moustiquaire, appareil photo, machette etc. J'ai du prendre mon sac à dos de voyage, plus grand et plus pratique, ensuite, j'ai pris la route pour retrouver Stefano à Ao Son. Je me sentais super motivé, il faisait très beau, en partant de Molae, je suis tombé sur une bande de macaques qui traînaient sur la route, pas timides, trop habitués à voir du monde et surtout des andouilles qui leur jettent de la nourriture pour pouvoir les prendre en photo, ce qui, dans l'esprit des singes, donne l'association évidente: humains=nourriture et l'idée de la prendre eux-mêmes, résultat: ils volent ce qu'ils convoitent, comme aurait pu dire Charles Baudelaire: "hypocrite singe, mon ami, mon frère!" en plus, ceux-là sont un tantinet agressifs, surtout le mâle dominant, une menace de mon bâton de marche, le rends plus prudent. Bien sûr, Stéfano n'est pas prêt, pas grave, on n'est pas aux pièces, on à le temps pour un café serré directement importé d'Italie.Quand, finalement, nous prenons la route, il nous faut remonter les trois kilomètres de piste balisée, jusqu'à la cascade, c'est une mise en jambe, si on peut dire, compte tenu des déclivités, des obstacles, il nous faut pas loin de deux heures. Arrivés au bassin d'eau claire qui reçoit l'eau de l'intérieur de l'île, Stéfano escalade le rocher, à gauche de la petite chute, ensuite, il me balance d'en haut une des cordes dont il à prit soin de se munir, en entrant dans l'eau, tenant les sacs au-dessus de ma tête,je les attache, un par un, pour qu'il les remonte. Après quoi, il ne me reste plus qu'à escalader la roche glissante, au-dessus, il y à un autre bassin, plus large et plus profond, l'eau à une belle couleur de cristal vert. Stéfano se met à l'eau, parvenu de l'autre côté, il escalade les rochers gris et fixe une corde, il revient pour ramener l'autre extrémité. Là on bloque quelque minutes, heureusement, il à une autre corde, il retourne l'attacher et la lance à l'eau, je dois nager pour la récupérer, l'eau est étonnament froide. De retour sur le bord, je fixe le premier cordage à un arbre tout tordu, mais qui à l'air suffisamment solide, je la tends au maximum. Au milieu de la seconde, je fais une boucle, enfilée sur le filin tendu, et j'y attache un sac à dos, Stéfano tire, le sac passe au-dessus de l'eau sans encombres, sauf qu'avec mon épaule je dois tendre encore plus le cordage pour ne pas que les sacs touchent l'eau, je tire sur l'autre bout pour ramener la boucle, les deux sacs passent de cette manière, mais si j'avais su, des sacs poubelle de 150 litres nous auraient bien rendu service. De jeunes touristes se sont pointés pour voir ce qu'on faisait, ça à l'air de les intriguer, sans plus, ils doivent nous prendre pour des dingues, mais on récupère nos cordes pour les planquer. Après avoir re-traversé le bassin, je rejoins l'Italien fou en haut de la deuxième cascade, je me rhabille et c'est parti, en suivant la rivière, c'est très accidenté, encombré de troncs et de gros rochers, mais quelle paix, quel paysage sauvage, rien que pour nous.  Il nous faut traverser l'eau à plusieurs reprises et pas d'autre choix que se mouiller! Stéfano se balade avec des foutus "crocs" aux pieds, mais en fin de compte, ils se révèlent assez pratiques, surtout quand je dois enlever mes chaussures et entrer dans l'eau pour marcher pieds nus sur un lit de cailloux, essayez, vous m'en direz des nouvelles! Donc, il passe en premier, me balance ses sabots en plastique et je traverse sans me blesser les pieds. Nous devons passer un étroit canyon avec un grand surplomb de roches au-dessus de nos têtes, il faut mettre les pieds dans les trous de la paroi verticale, la moins haute, essayer de ne pas glisser et espérer qu'une caillasse ne va pas se détacher de là-haut et nous exploser le crâne. Au-dessous à environ sept mètres, il y à une étroite gorge ou coule la rivière, de temps en temps, on croise une grosse grenouille tapie dans une faille, et là on à droit à de belles démonstrations de plongeon olympique, même pour un batracien, c'est impressionnant, un long vol, les membres en extension et plouf! . La lumière du jour décline lentement, il nous faut encore avancer pour dénicher un coin ou installer notre bivouac. Après environ encore deux heures de marche malaisée, par-dessus les roches, la flotte et les arbres tombés, un grand aigle gris nous survole, très bas, Stéfano est aux anges, il adore voir des bestioles, je vous dit, c'est le compagnon idéal pour ce genre de balade. Enfin, il me semble que cet endroit, là bas, suffisamment plat, caillouteux mais planté de petits arbres pourrait être bien pour installer les hamacs, mon pote Rital, qui à une énergie inépuisable, tiens quand même à jeter un oeil plus loin, mais par chance, c'est trop cahotique, rocs et arbres couchés, sinon il m'aurait encore fait marcher et là, j'aimerais bien m'arrêter! finalement on s'en tient au premier endroit, grande sagesse ami Latin!. On tends nos hamacs et ceci fait, je prépare un foyer, les cailloux ne manquent pas! Ensuite, rechercher et couper du bois sec à la machette est une formalité, la nuit tombe quand le feu s'élève haut et clair et je vais vous dire un truc: ça fait du bien de s'asseoir, mais sur une fesse seulement, je me suis ramassé une belle gamelle sur des caillasses glissantes, l'autre fesse est très douloureuse!
(àsuivre)

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