Partir...(2)

Dans la forêt, en longeant le ruisseau, pataugeant dans la boue et taillant mon chemin dans la végétation trop dense. J'ai trouvé une cascade, humble cascade, sautant des escaliers de roche, mais qui m'a ravi parce qu'elle était cachée aux yeux des touristes sans curiosité, seulement hantée par les écrevisses et les baignades bruyantes des varans effrayés. J'étais trempé de pluie et de sueur, fatigué aussi, par la chaleur et la marche pénible, mais je n'aurais donné ma place pour rien au monde. Ce sentiment de communion avec la nature, la vue de sa beauté inchangée et surtout cette solitude, qui me permettait de jouir au maximum de l'instant, sont des présents sans prix, des cadeaux de la vie. D'autres jours, je suis allé me vautrer sur le sable d'une petite plage pour un peu de farniente..Mais pour venir là, je devais traverser un bout de jungle et me perdre un peu, puis me guider au bruit de la mer, descendre une pente bien raide et glissante. Peu de choses pour arriver sur une petite plage déserte, fréquentée seulement parfois, par des pêcheurs venus se reposer, pas un étranger pour traverser ce bout de jungle, ou j'ai croisé, c'est vrai, un cobra royal, furtif et effrayé et quelque varans de bonne taille. Je regardais seulement ou je posais mes pieds et me repérais plus ou moins bien à la boussole. En l'absence de carte fiable, je me suis perdu plusieurs fois mais cela n'a fait que donner un peu de sel à mes "aventures". C'est ainsi que je me suis attardé trois semaines, vieux campeur sur le retour, au bord d'une île au bord du monde ou l'on à pas encore coupé les arbres ni planté des hôtels....

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