Partir...

Au moment ou j'ai posé le pied dans l'aéroport Suvarnabhumi de Bangkok et à ce moment seulement, je me suis senti loin, ailleurs, je me suis perdu dans la chaleur de l'air immobile et la ronde de taxis multicolores. Mes vêtements d'hiver bien pliés au fond du sac à dos, je suis descendu vers le Sud et j'ai planté ma tente au bord d'une plage dans le parc national de Tarutao, tout près des eaux Malaisiennes au milieu de ce que l'on nomme: "Mer Andaman".
Il pleuvait, une pluie lourde et tiède, j'avais quitté le gris pour le gris...Et même si la température était bien plus clémente que chez moi, j’espérais le soleil. Il pointait son nez un bref instant, de temps à autre, en faisant étinceler les feuilles mouillées. J'ai entamé quelque périples en forêt et récolté sur mes épaules quelque lourdes averses. Les sangsues avides, pénétraient dans mes chaussures et sous les jambes de mes pantalons, mais j'ai trouvé un charme étonnant à cette forêt plus sombre, plus luisante et mystérieuse, malgré ses petits vampires tapis dans la feuillée. J'ai du laver mes chaussures de marche, imbibées de sang parce que les morsures de sangsues mettent longtemps à cesser de saigner et plus longtemps encore à guérir mais c'est un prix modique à payer pour voir de ses yeux ce processus de vie si puissant et si fragile et sentir sa respiration... Puis finalement, le soleil est venu, torride et resplendissant, j'ai presque regretté la brillance vernie des feuillages mouillés. J'ai bu la lumière, avec ma peau et mon âme aussi, j'oubliais ce que j'avais laissé là-bas, le triste, le petit, le pénible, le mesquin du monde. J'ai fait sécher mes vêtements humides et mon sac qui commençait à moisir, la tente prêtée par Kai, ranger du parc, prenait l'eau mais je me suis bien gardé de le lui dire, il était si content de me rendre service! J'ai croisé des singes et des cochons sauvages, des varans et des papillons bleus, des écureuils et des Hornbills à gros bec jaune. Tout seul dans le vert, je me suis lavé le cœur et l'esprit de cette année inerte, sans joie ni lumière qui venait de s'écouler.

Commentaires

  1. Bon courage à toi! C'est de la grande aventure tout ça!

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    1. Merci de ton avis, c'est sympa de me l'avoir donné, mais pour rétablir une vérité, je ne suis qu'un petit voyageur sans prétention, juste amoureux de la terre...

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    2. Excellent! J'ai l'impression d'y etre! "J'ai bu la lumière, avec ma peau et mon âme aussi, j'oubliais ce que j'avais laissé là-bas, le triste, le petit, le pénible, le mesquin du monde". Ca résonne si vrai en moi! Ivan
      http://pacifiquetour.blogspot.fr/search/label/Tha%C3%AFlande%20%3A%20Koh%20Tarutao

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  2. Bravo ça c,est du grand Jipé. C'est l'amoureux de la terre qu'on aime.

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Allez, sois pas timide!

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