Bientôt

Là je suis sur les dents, dans quatre semaines je serai ailleurs et cela me paraît presque une éternité. Je n'ai plus envie de bosser, plus envie de rien, que d'être ailleurs. Il ne fait pas si froid mais je suis tout le temps enrhumé, je mouche, je mouche, je tousse, j'éternue, le froid pour moi, c'est l'enfer. J'aurais plus la trouille si on me disais que je devais passer l'éternité à me les geler plutôt que si je devais me chauffer les fesses près des feux infernaux jusqu'à la fin des temps. Je suis né très au Sud, en Afrique du Nord et au mois d'Août qui plus est, je suppose que ça y fait Ce que j'aime c'est cette bouffée de chaleur humide dès que vous sortez de l'aéroport ou même de l'avion, si c'est un bus qui vous cueille sur le tarmac. Se balader en t-shirt alors que l’hexagone grelotte c'est un luxe qui non seulement ne coûte pas cher mais qui en plus offre une espèce de satisfaction égoïste qui n'est pas sans saveur. Et le summum, c'est quelque jours après être parti, le plaisir enfantin de me plonger dans une eau tiède et transparente sur une plage déserte. Le calme, les oiseaux qui chantent dans la jungle derrière moi, le soleil pas trop tolérant pour ma peau blanche, alors à ce moment, à ce moment-là seulement, je sais que je suis réellement ailleurs. Le soir, autour de ma tente viennent rôder les cochons sauvages et la première nuit n'est pas trop reposante, en plus, il faut bien le reconnaître, même si j'aime ça, je me fais un peu vieux pour le camping. L'année dernière je suis resté bloqué du dos toute une journée, obligé de ramper à quatre pattes et de m'agripper à un arbre pour me redresser, mais c'est une péripétie rien de décourageant, j'irai regarder chasser les macaques qui coursent les crabes blancs sur la plage, je croiserai le chemin des varans, je me ferai bouffer par les "sandflies" et les moustiques et nom de dieu, je me sentirai vivant! J'irai crapahuter des heures dans la jungle juste pour le plaisir de transpirer dans le "vert", sentir la nature autour de moi, entendre les oiseaux sans les voir, longer un gros ruisseau et me baigner dans l'eau si fraîche. Je ne sais pas si je peux expliquer ça, à la fois être seul et connecté à l'univers, noyé dans le vivant. Et quand je serai au bord du Mékong, Mae nam, la mère des eaux, faire la fiesta avec mes amis de Chiang kahn et tracer ma route en vélo dans la cambrousse pour transpirer et éliminer le hundred pipers whisky et puis après je ne sais plus parce que si il n'y à pas de l'imprévu, à quoi ça sert? Je repartirai sur Paris, puis sur Antananarivo pour une autre aventure, mais là c'est trop loin pour que j'extrapole...

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