Sulawesi

J'ai publié un diaporama sur l'ile de Sulawesi, grande terre en forme d'araignée et je voudrais en dire quelque mots. J'ai choisi cet endroit parce qu'il est peu fréquenté au contraire par exemple de Bali et vraiment très beau et accueillant, les paysages sont magnifiques, les gens, qu'ils soient Musulmans ou Chrétiens très sympas avec l'étranger et, ce qui selon moi, rajoute à son charme, les transports particulièrement désorganisés. Pour Parcourir moins de cent kilomètres, plusieurs changement de véhicule sont parfois nécessaires, mais la gentillesse de cette aimable population m'a vraiment conquis. Beaucoup de voyageurs sont très réticents quand aux contacts avec les habitants des pays visités, peur d'être floués, volés ou je ne sais quoi d'autre. Il est vrai qu'un peu de méfiance en voyage est toujours de mise, mais point trop n'en faut, aucun pays ne fourmille vraiment de voleurs ou d'escrocs, on peut tout aussi bien se faire dépouiller dans la rue en bas de chez nous, pour peu qu'on habite dans une grande ville. Et puis, comment appréhender totalement la vérité d'un pays si l'on se refuse à communiquer, chaque parole amicale échangée, chaque sourire, sont une part de notre Grand Livre, celui que nous écrivons dans nos mémoires. Je n'ai jamais séparé le mot voyage, de son sens initiatique et ainsi, j'ai pu faire quelque belles rencontres, parfois très brèves, car notre lot de voyageurs est de devoir partir un jour, même d'un endroit ou notre cœur voudrait rester plus longtemps, mais ces quelque jours ou heures, passées en compagnie d'un lointain cousin du Monde, m'ont laissé des empreintes ineffaçables. Parfois j'ai pu oublier les noms ou les visages, mais l'expérience et son enseignement sont restés gravés en moi. Le respect, est le maître mot de toute rencontre avec des gens qui sont souvent bien plus pauvres que nous, même si, comme moi, vous ne possédez même pas le logement ou vous vivez. J'ai aimé Sulawesi et j'espère bien y retourner un jour, si aucun coup du sort ne vient contrecarrer mes projets. La chaleur peut y être parfois presque insoutenable, surtout dans le Sud, mais la douceur des contacts avec nos frères d'ailleurs, la beauté des paysages, compense largement ce que je ne peux appeler  désagréments, car à l'instar de la vie, le voyage comporte ses risques, ses galères, ses énervements et même, parfois, ses grands instants de solitude, nul n'y échappe, durant son passage sur cette terre et tout s'inscrit dans notre Grand Livre. Je repense à Markus, mon guide en pays Toraja, je l'ai rencontré en me baladant à pieds, le long des routes, je passais devant sa maison et il s'est proposé pour une somme modique de me transporter sur sa mobylette dans tous les endroits qu'il connaissait, durant trois jours, nous avons discuté, ri, raconté nos vies, si différentes et si semblables. Il m'a présenté sa très jeune épouse et son minuscule bébé, son beau-père et sa belle-mère et j'ai découvert ainsi cette région magnifique. Markus avait 20 ans, l'âge d'être mon fils et il prenait soin de moi comme si j'étais son père, "Tu es un bon garçon, tu prends soin du vieux!" et il riait. Comme à chaque fois qu'il faut repartir, mon cœur s'est un peu déchiré et je lui ai fait cadeau d'un petit appareil photo numérique, acheté l'année précédente au Brésil, après m'être fait dépouiller du mien dans la rue, il était heureux et son bonheur à adouci le départ. Il me faudrait une année entière si je voulais revoir tous les gens que j'ai connu et appréciés mais hélas, c'est impossible, je dois faire des choix, mais je ne regrette rien...

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